L’autogreffe de moelle osseuse ou de cellules souches hématopoïétique dans le traitement de la sclérose en plaques.
La moelle osseuse, c’est quoi ?
Ne pas confondre moelle osseuse et moelle épinière. La moelle osseuse est le tissu vital qui se trouve dans les os de notre corps.
Il y a deux sortes de moelle osseuse : la rouge et la jaune.
La première dite rouge, est active et son rôle est majeur dans la formation des cellules sanguines, globules rouges, plaquettes et cellules immunitaires (c’est l’hématopoïèse). Elle est active dès le plus jeune âge et notamment chez l’enfant mais ralentit son activité lors de l’âge adulte et la poursuit essentiellement dans certaines formes d'os plats ou spongieux. Dans les autres os, à forme longue, on voit la cavité médullaire dite cavité centrale, avec une moelle jaune que l’on retrouve dans un grand nombre de cellules adipeuses.
Qu’appelle-t-on cellule souche hématopoïétique (CSH) ?
Une cellule souche hématopoïétique (CSH) à l’origine de différentes cellules dans le sang, est fabriquée par la moelle osseuse.
- Un globule rouge, nécessaire au transport de l'oxygène dans les tissus ;
- Un globule blanc, pour combattre les infections. Ils sont de plusieurs sortes dont les polynucléaires neutrophiles et les lymphocytes (eux-mêmes de divers types) ;
- Une plaquette, jouant son rôle pour la coagulation du sang.
L’autogreffe de CSH, qu’en est-il exactement et quel est sa plus-value dans le traitement de la sclérose en plaques ?
C’est une technique maîtrisée et approuvée car utilisée depuis une cinquantaine d’années déjà dans les traitements du cancer du sang, leucémies et lymphomes. L’autogreffe de moelle osseuse permet de rendre à l’organisme sa capacité à fabriquer des cellules sanguines normales après un fort traitement de chimiothérapie.
En ce qui concerne la sclérose en plaques, l’ACSH va permettre une reconstitution après destruction du système immunitaire auto-réactif, afin qu’il n’y ait plus d’attaque sur les cellules SNC. L’autogreffe de moelle osseuse se fait en une seule fois, et peut permettre aux malades d’éviter de trop lourds traitements, onéreux et assortis de nombreux effets secondaires, parfois graves.
Elle est aujourd’hui le seul traitement capable d’arrêter la progression de nombreuses formes de sclérose en plaques avec ou sans activité inflammatoire, et pour certains cas, une récupération partielle de leur handicap. Davantage efficace sur les formes rémittentes par rapport aux formes progressives, et également plus performante sur la forme secondaire que primaire, elle seule peut stopper l’inflammation insidieuse et la dégénérescence des neurones que l’on constate dans la sclérose en plaques.
En 2021 quelles évolutions ?
De nombreuses études et méta-analyses faites à l’étranger montrent que l’ACSH est supérieure aux traitements actuels (Tysabri, Ocrelizumab, Lemtrada et Mavenclad) dans la balance bénéfice-risque.
Dans l’étude publiée par l’American Academy of Neurology le 23 février 2021, « Résultats cliniques à long terme de la transplantation de cellules souches hématopoïétiques dans la sclérose en plaques » (disponible dans la rubrique « Ressources ») les résultats parlent d’eux-mêmes :
- Pour les malades SEP -RR : Sans aggravation du handicap, le résultat est de 85.5 % à 5 ans et 71.3 % à 10 ans.
- Pour les malades SEP Progressive : Sans aggravation du handicap, le résultat est de 71.0 % à 5 ans et 57.2 % à 10 ans.
- Pour les malades de SEP-RR , on constate une diminution importante de l’EDSS après l’autogreffe. Diminution moyenne de 0.09/an.
Au niveau international, concernant l’utilisation de l’ACSH dans le traitement des maladies auto-immunes, la Russie et le Mexique arrivent en tête.
En France on ne compte que 32 malades ayant subis une greffe entre 1998 et 2021, plaçant la France au classement des pays les plus en retard concernant cette possibilité de traitement.